Depuis un quart de siècle, le roi Mohammed VI occupe le trône du Maroc, guidant le pays vers des horizons économiques remarquables. Entre son accession au pouvoir en 1999 et l’année 2022, le PIB du royaume a quadruplé, passant de 35 milliards à 130 milliards de dollars. Ce développement ne s’est pas illustré par de multiples discours ou interviews, car le roi préfère agir en silence, favorisant les inaugurations et les avancées concrètes plutôt que les mots et les slogans, le partenariat et le co-développement avec les bailleurs, fournisseurs et clients plutôt que la logique vindicative de la confrontation.
Sous son prédécesseur, Hassan II, le Maroc s’était distingué par sa politique des grands barrages et son rôle actif sur la scène internationale. Mohammed VI, lui, a orienté le royaume vers une transformation économique et sociale profonde et, sur le plan diplomatique, a acté son retour fort au sein de la famille africaine.
De l’initiative Plan Maroc Vert à la stratégie Génération Green, le pays s’efforce de renforcer sa souveraineté alimentaire tout en optimisant la gestion de l’eau. Ces progrès n’auraient pas été possibles sans une série de réformes structurantes : fusion des entités bancaires pour créer des leaders en finance, développement massif des infrastructures de transport, électrification complète du pays, et universalisation de l’accès à l’eau potable. Ces initiatives, couplées à des politiques ciblées dans le tourisme, le logement social, l’éducation et les métiers du monde dont l’automobile, témoignent d’une vision pragmatique du développement. Le rôle de l’État a évolué pour devenir un régulateur et un facilitateur, s’éloignant du statut d’actionnaire majoritaire dans les entreprises, à l’exception notable de Royal Air Maroc. Cela illustre une vision où l’État soutient l’économie sans pour autant la dominer. L’avenir s’annonce porteur, avec un focus sur l’hydrogène vert.
Le Maroc a alloué un million d’hectares pour le développement de cette filière, attirant des investisseurs du monde entier. La collaboration avec Fortescue pour exporter de l’énergie verte vers l’Europe et d’autres marchés globaux, ainsi que le développement de câbles sous-marins avec Jan De Nul, sont des exemples concrets de cette orientation. Malgré quelques défis, comme les récents problèmes techniques de la centrale solaire Noor Ouarzazate III, le Maroc reste déterminé à atteindre ses objectifs de production énergétique renouvelable. Le royaume est sur la bonne voie pour produire 52 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030, réaffirmant son engagement envers un développement durable et une indépendance énergétique accrue. L’avenir rime forcément avec la Zone de libre échange continental (ZLECA), ce levier d’Archimède sensé soulever et élargir l’horizon du milliard d’africains au-delà de leurs frontières.
Source : Mensuel Financial Afrik Numero 112