Moctar Ould Diay a été nommé Premier ministre de la Mauritanie dans la soirée du 2 août par le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, fraîchement investi pour un second mandat. Ancien ministre des Finances et jusque-là, directeur de cabinet du président, Ould Diay est une figure confirmée de la scène politique mauritanienne.
Parcours d’un économiste engagé
Né en 1973 dans la tranquille ville de Moudjeria, Moctar Ould Diay a suivi un chemin qui le prédestinait à jouer un rôle de premier plan sur l’échiquier politique mauritanien. Diplômé de l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (INSEA) au Maroc, il a rapidement intégré le cercle des décideurs en devenant conseiller stratégique au ministère de l’Enseignement sous le régime d’Ould Taya, puis ministre de l’Économie et des Finances sous celui de Mohamed Ould Abdel Aziz en 2015, en plein marasme économique dû à la chute des prix des matières premières.
Pragmatique, il négocie des accords clés pour la diversification économique et la gestion de la rente minière, tout en plaçant la Mauritanie sur la voie de l’autosuffisance agricole et halieutique.
Un dirigeant à l’épreuve des défis
En tant que Premier ministre, Moctar Ould Diay hérite d’un vaste éventail de défis. La Mauritanie, un pays charnière entre l’Afrique du Nord et subsaharienne, demeure un îlot de relative stabilité dans un Sahel ébranlé par les crises sécuritaires. Toutefois, les menaces du jihadisme aux frontières, la précarité économique et les pressions démographiques exigent des réponses novatrices et audacieuses.
Le président Ghazouani a placé son second mandat sous le signe de la « lutte sans merci contre la mauvaise gestion et la corruption ». Une mission que Ould Diay, “avec son parcours économique solide, est bien placé pour poursuivre”, confie un proche du régime à Nouakchott.
Vers un nouvel élan pour la Mauritanie
Moctar Ould Diay arrive au pouvoir à un moment où la Mauritanie se positionne comme un futur acteur clé dans le domaine de l’énergie avec l’exploitation annoncée de vastes réserves de gaz. Le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim aupotentiel énergétique immense que le pays partage avec son voisin sénégalais pourrait transformer l’économie nationale et offrir de nouvelles perspectives à sa population. Population où 23% de la jeunesse est confronté à l’épineuse question du chômage et le taux de pauvreté élevé.
Les attentes restent élevées, son gouvernement devra naviguer entre les exigences de développement économique, la consolidation de la paix et la stabilité régionale, et la gestion des ressources naturelles dans le respect de l’environnement et des communautés locales. Un gros pari !