Fondée par l’ivoirienne Déborah Gnagne, la société de courtage en assurance Dayo vient de prendre le contrôle de Consass au Burkina Faso. Ce qui porte à trois les filiales de l’entreprise ouverte au Bénin en 2023 et avec une deuxième filiale en Guinée depuis février 2024. Dayo Burkina SA, sous le leadership du burkinabè Armel KABORE, Administrateur Directeur Général, s’appuiera sur un portefeuille en développement depuis dix ans (Consass est créée en 2013) pour introduire des produits et services qui font leurs preuves au Bénin et en Guinée.
Cette prise de participation est d’autant plus symbolique qu’elle intervient dans un contexte où les courtiers africains sont plutôt en repli et les courtiers internationaux en phase de changement d’actionnaires. Mathématicienne de formation, en France et à Hong Kong, Déborah Gnagne a travaillé d’abord au Luxembourg avant d’intégrer Sunu. Avec une bonne décennie dans le secteur en tant qu’actuaire du Groupe Sunu puis directrice technique, Déborah Gnagne s’est repositionnée dans le courtage avec une option revendiquée de faire plus de l’assurance-conseil que du chiffre. «Dans la relation entre l’assureur et l’assuré, nous apportons le conseil et l’assistance. Pour cela, la proximité avec le client est nécessaire », déclare-t-elle, convaincue que le courtage africain a un rôle important à jouer face aux stratégies changeantes des multinationales.
En effet, les courtiers internationaux sont pris dans des schémas de valorisation imposés par le marché de leurs actionnaires, ce qui les confinent à maximiser le profit et à préférer la logique du court terme à celle du long terme. « Chez Dayo nous allions qualité, proximité et agilité dans une optique de gestion rigoureuse du parcours client », explique celle qui fut inspirée dans son choix entrepreneurial par feu Pathé Dione, fondateur du Groupe Sunu. «Il nous a fait prendre conscience de nos propres capacités et de notre devoir de construire l’Afrique dans l’ouverture et les règles du capitalisme moderne ».
En moins d’un an, le portefeuille de Dayo au Bénin s’est développé et compte plus de 5 000 clients sur la branche santé. Ce segment réputé difficile est bien maîtrisé par Dayo, avec une sinistralité propre et des consommations rationnelles. Dayo a contribué avec succès à la mise en place des polices d’assurance et du programme de réassurance du risque le plus important au Bénin en termes de capitaux assurés : l’exploitation du pipeline Niger-Bénin. « La maîtrise du marché, l’expertise en techniques d’assurance et la connaissance des cultures africaines sont des facteurs essentiels dans notre métier ». À cela, s’ajoute chez Dayo, une gestion digitalisée des polices d’assurance et une approche hybride qui a fait ses preuves ainsi que des correspondances et des partenariats stratégiques. L’avenir rime forcément avec expansion de la part de celle qui compte bientôt ouvrir dans son pays natal, la Côte d’Ivoire, et accélérer la cadence de développement dans la zone de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance (CIMA).