À la suite de son processus de réévaluation des notes de la Côte d’Ivoire, Bloomfield Investment Corporation a annoncé la confirmation de la note à long terme de A+ en monnaie locale (Franc CFA) avec une perspective stable, ainsi que le maintien de la note à court terme de A2, également avec une perspective stable. Le Comité de Notation a noté que, tout comme les autres pays de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), la Côte d’Ivoire a été confrontée à une inflation élevée, conséquence de la guerre en Ukraine et du resserrement de la politique monétaire de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Cependant, l’économie ivoirienne a fait preuve de résilience, portée par des investissements soutenus et des réformes structurelles, dans le cadre des plans nationaux de développement (PND) de l’État. En 2022, le pays a enregistré une croissance économique solide de 6,2 %, poursuivant sur cette lancée en 2023 avec une hausse de 6,5 %. Cette performance est en grande partie attribuable aux secteurs secondaire (+10,3 % en 2023) et tertiaire (+8,4 % en 2023), qui affichent des dynamiques de croissance encourageantes. Néanmoins, le secteur primaire a accusé une baisse de 4,1 % en 2023, contre une hausse de 4,3 % l’année précédente, en raison des perturbations climatiques ayant fortement impacté les productions agricoles, notamment celles du cacao et du café, qui ont chuté respectivement de 22,8 % et 50,9 %.
Le Comité souligne l’essor de l’industrialisation en Côte d’Ivoire, avec une contribution croissante du secteur secondaire, qui représente désormais 24,5 % du PIB en 2023, contre 21,6 % en 2019. Cette évolution est le reflet d’une amélioration du climat des affaires, appuyée par des réformes visant à lutter contre la corruption, à faciliter le financement des PME et à développer les infrastructures industrielles. Cependant, des obstacles subsistent, notamment au niveau des compétences humaines, des infrastructures logistiques et du foncier industriel, freinant le rythme de l’industrialisation.
Sur le plan social, des défis persistent, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, maintenant la Côte d’Ivoire dans la catégorie des pays à faible développement humain, avec un indice qui est passé de 0,530 en 2021/2022 à 0,534 en 2023/2024.
Du côté des finances publiques, l’exécution budgétaire de la Côte d’Ivoire a été satisfaisante sur les deux dernières années, avec une augmentation continue des recettes fiscales grâce aux réformes fiscales et à la performance des régies financières. Cependant, le déficit budgétaire, bien qu’en baisse, reste supérieur aux normes régionales, atteignant 5,2 % du PIB à la fin de 2023, contre 6,8 % en 2022. La dette publique a également augmenté de manière significative, passant de 20 269,8 milliards de francs CFA en 2021 à 27 782,6 milliards de francs CFA en 2023, représentant 58 % du PIB. Malgré cette augmentation, le niveau d’endettement reste soutenable, bien que le service de la dette, en forte hausse, pourrait générer des pressions de refinancement à l’avenir.
En ce qui concerne les perspectives économiques, la Côte d’Ivoire table sur une croissance de 7,2 % en 2024, soutenue par tous les secteurs, dans le cadre de la poursuite du PND 2021-2025. Cependant, des incertitudes persistent, notamment liées aux conditions climatiques défavorables, qui pourraient affecter les productions agricoles. Le secteur des mines et des hydrocarbures représente néanmoins un potentiel de croissance prometteur à moyen et long terme.