Le Bénin franchit une étape clé dans son programme économique, alors que les services du Fonds Monétaire International (FMI) viennent de conclure la cinquième revue du programme de Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC) et Facilité Élargie de Crédit (FEC), ainsi que la deuxième revue de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). Ce succès marque la solidité des efforts de transformation économique du pays, qui s’appuient notamment sur la diversification des exportations et une montée en puissance des secteurs de la technologie et du tourisme.
Sous la direction de Constant Lonkeng (à gauche sur la photo, aux côtés du président Patrice Talon), une équipe du FMI s’est rendue à Cotonou du 8 au 17 octobre 2024. À l’issue des discussions, un accord a été trouvé sur les politiques nécessaires pour finaliser cette revue. Cela ouvre la voie à un décaissement de 42 millions de dollars dans le cadre des arrangements MEDC/FEC, ainsi qu’à 53 millions de dollars supplémentaires via la FRD. Ces fonds viendront renforcer les efforts du Bénin dans sa dynamique de croissance inclusive.
Les signaux économiques sont positifs. L’activité économique du pays a enregistré une hausse de 6,6 % au premier semestre 2024, malgré une détérioration temporaire de la balance des paiements due aux investissements massifs, notamment dans la Zone Économique Spéciale (ZES). Néanmoins, ces investissements devraient commencer à porter leurs fruits à mesure que la transformation locale stimule les exportations.
L’adoption par le Parlement du projet de loi de finances 2025 constitue une autre avancée importante. Le gouvernement béninois vise un déficit budgétaire aligné sur la norme des 3 % du PIB de l’UEMOA, tout en augmentant de manière significative les dépenses sociales. L’accent est mis sur l’éducation, la santé et la protection sociale, avec une attention particulière à l’amélioration du ciblage des populations les plus vulnérables grâce à une meilleure gestion du registre social.
Au-delà de ces aspects financiers, le Bénin s’attaque également aux questions structurelles comme la lutte contre la corruption et la réforme de la tarification de l’eau. Le Haut-Commissariat à la Prévention de la Corruption, récemment opérationnalisé, est en bonne voie pour renforcer davantage le cadre de gouvernance.
Enfin, les questions environnementales ne sont pas en reste. Le gouvernement a fait des progrès notables dans son agenda de financement climatique, avec l’intégration des enjeux climatiques dans le budget 2025, résultat direct de la table ronde sur le financement climatique organisée en juillet dernier à Cotonou.
Ces réformes ambitieuses ont été saluées par les équipes du FMI, ainsi que par les multiples parties prenantes locales rencontrées lors de cette mission : des représentants de la société civile, des femmes entrepreneurs, des cultivateurs, des étudiants, ainsi que l’opposition politique.
Le Bénin confirme ainsi son engagement sur la voie d’une croissance durable et inclusive, tout en consolidant ses acquis macroéconomiques et en s’attaquant aux défis futurs avec détermination. Le FMI, de son côté, réaffirme son soutien au pays, tout en saluant le dialogue constructif avec les autorités béninoises.