Expert financier et consultant en finance de marché, Meissa Lo est le Fondateur du think tank Millenium AfricanInstitute plaide pour le développement des agences de notation africaines.
Les agences de notations jouent un rôle crucial sur les financements des états africains. Les États africains, comme d’autres même les plus développés, empruntent sur les marchés internationaux pour financer des projets de développement. Une bonne notation permet à ces pays d’emprunter à des taux d’intérêt plus bas, car ils sont perçus comme des emprunteurs fiables.
Ces notations rassurent sur la crédibilité et k’attractivité. Une notation élevée renforce la crédibilité d’un État sur la scène internationale. Elle rassure les investisseurs quant à la stabilité économique et financière du pays, ce qui peut encourager les investissements directs étrangers (IDE). Plus la note d’un État est basse, plus les taux d’intérêt auxquels il emprunte sont élevés, car les investisseurs demandent une prime de risque. Les agences aident donc indirectement les États africains à mieux gérer leurs coûts d’emprunt. Elles analysent la situation macroéconomique, la gestion budgétaire et les réformes structurelles des pays. Leurs rapports permettent aux gouvernements africains d’avoir un regard extérieur sur leurs politiques économiques et d’identifier les améliorations nécessaires.
Mais il est important de noter que depuis plus de 15 ans l’Afrique a sa propre agence de notation qui évalue et note les dettes souveraines sur les devises locales. Par exemple, s’agissant de Bloomfield investmentde Stanislas zézé, cette agence a récemment réévalué à la hausse la note souveraine du Bénin. Il est plus qu’opportun de suivre la prochaine notation de la seule et unique agence de notation africaine sur la santé financière de l’état du Sénégal.
Ainsi, il serait aussi important pour les investisseurs particuliers et autres bailleurs de s’intéresser davantage à cette notation qui selon beaucoup d’analystes reflètent la réalité économique des États évalués car étant une agence de notation locale et maîtrisant l’écosystème africain.
De ce fait, il urge que les États et/ou organisations régionales ou sous régionales (UA, CEDEAO, CEMAC etc. ) renforcent et permettent à cette agence de notation d’avoir plus de visibilité afin que son influence sur les investisseurs puisent atteindre celle des autres telles que S&P, Fitch ou Moody’s. Autant la concrétisation de la Zlecaf (Zone de libre échange africain) est une urgence, autant les États africains doivent s’atteler au renforcement de cette agence de notation ou songer à la création d’une autre.
Un commentaire
Il serait crucial que les pays africains, à l’instar des pays d’Europe, tentent de cumuler leurs moyens pour la création d’une agence de notation africaine.
Pour rappel, la même initiative était prise par les Etats de l’Europe, mais un problème d’ancrage géographique s’était posé en premier lieu. A cela, s’était ajouté un problème lié aux ressources humaines et aux méthodes de notation, compte des spécificités des pays dans certaines régions d’Europe.
Cependant, l’effectivité d’une agence de notation africaine passera inéluctablement par une capitalisation de l’expérience européenne corrélée à une volonté de nos dirigeants et ainsi réfléchir de prime abord sur son mode de financement.