Les locaux de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) ont servi de cadre, ce jeudi 31 octobre, pour la cérémonie de première cotation de l’emprunt obligataire « GSS BIDC-EBID 6,50% 2024 -2031 ». Au terme de cette première cotation, 100 actions ont été échangées au prix de 10.000 FCFA l’action pour une valeur de 1 million de FCFA sur le BIDC.08, symbole adopté pour le titre.
Cette opération a porté sur un montant de 70 milliards FCFA. Elle s’est bouclée en moins de 5 jours de placement grâce à l’engouement des investisseurs pour l’émetteur et les emprunts durables. C’est la première émission d’un « Green, Social and Sustainability » (GSS) Bond sur le marché financier régional par Appel Public à l’Epargne, même s’il s’agit du 8e emprunt obligataire de la BIDC sur ledit marché.
« Un émetteur de référence »
Il s’agit, par ailleurs, de la troisième et dernière tranche qui vient boucler un programme de 240 milliards FCFA. « Les fonds levés serviront à financer des projets du secteur public à hauteur de 43 milliards de FCFA et des projets du secteur privé à hauteur de 27 milliards de FCFA. L’ensemble des fonds levés sera déployé exclusivement dans la zone UEMOA dans les secteurs de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement, de la santé et du social », a commenté Dr Mory Soumahoro, le vice-président chargé des Risques et du Contrôle dans son allocution de circonstance.
« La BIDC est une institution de renom de notre région. Et ce n’est pas la première fois qu’elle vient sur ce marché. C’est un émetteur de référence, un émetteur assidu qui a levé plusieurs opérations qui se sont dénouées avec succès. Il est important que ce type d’acteurs du développement soit présent sur notre marché, parce que ce sont des références, c’est des acteurs qui lèvent des ressources importantes », a indiqué Edoh Kossi Amenounve, directeur général de la BRVM.
De même, a-t-il précisé, cette opération qui vient d’être admise à la cote de la BRVM est « unique, puisqu’il s’agit d’un appel public à l’épargne pour une émission à caractère durable. C’est le tournant que nous avons pris en tant que bourse de soutenir les émissions qui ont un impact sur le développement durable de nos économies ».
Prendre en compte les nouveaux défis
Justifiant l’initiative d’une émission d’un GSS Bond sur le marché, Dr Soumahoro a fait savoir que son institution œuvre à l’essor d’une sous-région intégrée, inclusive, durable et résiliente à travers le financement de projets et programmes de développement tant nationaux que régionaux. « Dans un monde en perpétuel bouleversement ces dernières années, les institutions financières de développement régional telles que la BIDC doivent jouer un rôle majeur dans la relance de nos économies à travers une approche plus innovante prenant en compte les nouveaux défis tels que le développement durable et le changement climatique, auxquels notre planète est confrontée », a-t-il martelé.
« Dans ce contexte, nous avons entrepris cette émission d’obligations vertes, sociales et de développement durable (GSS), une première pour la BIDC et une première pour un appel public à l’épargne dans l’espace UEMOA. En effet, notre région est en retard en matière de GSS, qui constitue pourtant un enjeu mondial. Il est clair que pour sortir nos populations de la pauvreté, l’accent doit être mis sur le financement de projets qui assurent une croissance durable dans des secteurs stratégiques clés tels que les énergies renouvelables, l’accès à l’eau et à l’assainissement, et l’agriculture », a-t-il poursuivi, non sans rappeler que la BIDC a adopté, en février 2023, un cadre de financement du développement durable pour orienter le choix des projets à financer.
Appel
Avec ces obligations, « la BIDC a fait le choix de s’inscrire dans la durée », a commenté pour sa part Ababacar Diaw, le directeur général de la SGI Impaxis Securities, Arrangeur Principal et Chef de file de l’opération.
« Nous sommes sujets à des changements importants dans l’environnement avec des impacts assez négatifs sur la croissance et qu’il faut atténuer. Il faut protéger notre environnement et il faut protéger nos facteurs de production. Avec ce type d’opération, nous pensons que des acteurs comme la BIDC vont déployer des actions qui permettront justement d’atteindre ces objectifs-là. Je voudrais cesser cette occasion pour inviter les autres institutionnels et même nos États à s’intéresser à ce type d’émissions sur le marché parce que la question est assez cruciale pour nos économies », a lancé le patron de la BRVM.