Le président de la RDC Félix Tshisekedi a procédé ce dimanche 17 Novembre 2024 à la relance officielle de la production de zinc à la mine de KICO (Kipushi Corporation), une joint-venture entre la Gécamines et Ivanhoe Mines. La mine de zinc-cuivre-germanium-argent-plomb de Kipushi, selon nos sources, est la mine de zinc à plus haute teneur au monde. La construction du nouveau concentrateur de 800 000 tonnes par an a été terminée en mai 2024 et le premier concentré a été produit en juin 2024.
En effet, l’exploitation de ce projet minier est dévolue au groupe chinois Ivanhoe, qui agit en joint-venture avec la Gécamines. Ainsi, Ivanhoe a acquis une participation de 68 % dans le projet Kipushi en novembre 2011, par l’intermédiaire de Kipushi Holding, détenue à 100 % par Ivanhoe Mines. La part restante de 32 % dans le projet est détenue par la société minière publique de la RDC, la Gécamines, qui verra sa participation augmenter à 38 % une fois les conditions suspensives du contrat de coentreprise mis à jour, signé fin 2023, remplies.
La mine de Kipushi est située à proximité de la ville de Kipushi en RDC, à environ 30 kilomètres au sud-ouest de Lubumbashi, capitale provinciale du Haut-Katanga. Ce projet repose sur une mine de zinc-cuivre à haute teneur, située dans la ceinture de cuivre d’Afrique centrale. Entre 1924 et 1993, la mine a produit environ 60 millions de tonnes de minerai avec une teneur en zinc de 11 % et une teneur en cuivre de 7 %. En outre, entre 1956 et 1978, la mine a produit 12 673 tonnes de plomb et environ 278 tonnes de germanium. Depuis 1993, la mine est gérée sous contrat d’entretien et de maintenance. À la fin de l’année 2022, Ivanhoe et son partenaire Gécamines ont signé un accord pour relancer la production à Kipushi.
Selon Placide Nkala, Directeur Général de la Gécamines, le développement souterrain progresse, ouvrant de multiples niveaux d’accès dans le corps minéralisé de « Big Zinc », tandis que le développement des galeries avance rapidement. Au 31 décembre 2023, 4 565 mètres de galeries latérales et de galeries principales avaient été développés, dont 3 957 mètres réalisés au cours de l’année 2023, avec environ 20 % d’avance sur le calendrier. Les galeries d’accès à la chambre d’abattage sont en cours de développement aux niveaux de 1 245 m, 1 260 m, 1 290 m et 1 320 m, tandis que les travaux au niveau 1 335 m progressent de manière satisfaisante. Les roches stériles et les minerais à faible teneur extraits lors de l’avancement sont hissés à la surface par le puits 5, où ils sont entreposés. Ce puits deviendra le principal puits de production, avec une capacité de levage maximale de 1,8 million de tonnes par an.
Les techniciens du projet précisent que le fond du puits 5 constitue l’accès principal aux niveaux inférieurs de la mine, notamment au corps minéralisé de « Big Zinc », le long du niveau de transport situé à 1 150 mètres.
À la fin du deuxième trimestre 2024, environ 336 000 tonnes de minerai de développement, avec une teneur moyenne en zinc de 23 %, étaient entreposées en surface. Un total de 18 733 tonnes avait été exploité au niveau 1 245 m, avec une teneur moyenne en zinc de 18,7 %. Des panneaux miniers ont été établis entre les niveaux 1 290 m et 1 320 m.
Alimentée par une électricité d’origine hydraulique renouvelable, la mine de Kipushi devrait devenir l’une des plus faibles émettrices de gaz à effet de serre (Portées 1 et 2) par tonne de zinc métal produite. Elle s’imposera également comme la plus grande mine de zinc au monde en termes de teneur, avec une teneur moyenne de 36,4 % au cours des cinq premières années de production.
Freddy Lukasso, conseiller principal du Chef de l’État de la RDC et organisateur du déplacement présidentiel à Kipushi, souligne que dans le cadre du partenariat entre Ivanhoe et la RDC via la Gécamines, cette dernière deviendra actionnaire majoritaire dans deux ans, à l’issue de la relance des activités.