L’éléphant talonne désormais le Botswana
Standard & Poor’s (S&P) a relevé la note de la dette publique de la Côte d’Ivoire de « BB- » à « BB » avec une perspective stable, confirmant la résilience de l’économie ivoirienne dans un contexte mondial marqué par une succession de crises et de tensions géopolitiques. Ce rehaussement, annoncé en octobre, positionne la Côte d’Ivoire comme la deuxième économie la mieux notée d’Afrique subsaharienne, après le Botswana.
Un encouragement à poursuivre les réformes économiques
Selon S&P, cette revalorisation reflète une reconnaissance des « excellents progrès réalisés sur les plans économique, politique et social », ainsi que de la « crédibilité des réformes en cours ». Sous l’impulsion d’Alassane Ouattara, des réformes importantes ont été entreprises pour transformer l’économie ivoirienne. La diversification de l’économie, autrefois dominée par les matières premières telles que le cacao, s’étend aujourd’hui à des secteurs comme le BTP, l’industrie de transformation, les technologies numériques et le secteur extractif.
Le pays a affiché une croissance économique robuste, avec un taux moyen de 7 % entre 2012 et 2021. En 2023, la croissance est estimée à 6,6 %, tandis que l’inflation a reculé à 4,7 %, contre 5,5 % en 2022, selon les données officielles.
Cette performance repose sur un ensemble de réformes structurelles visant à diversifier l’économie, jusqu’à peu largement dépendante des revenus issus du cacao, et à améliorer la mobilisation des recettes fiscales. Pour Adama Coulibaly, ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, ce relèvement témoigne de la confiance des investisseurs internationaux et des partenaires économiques dans la gestion économique de la Côte d’Ivoire.
Une gestion budgétaire sous contrôle
Avec une dette publique représentant 58,1 % du PIB en 2023, l’agence de notation salue Abidjan pour la gestion maîtrisée de ses finances publiques. Selon le FMI, ce ratio devrait se stabiliser autour de 57-58 % à moyen terme.
Le pays a également maintenu un déficit budgétaire contenu, grâce à une maîtrise des dépenses courantes et à une réduction progressive de la masse salariale publique, passée de 42 % des ressources fiscales en 2012 à 35 % en 2022.
Un marché attractif pour les investisseurs
Le rehaussement de la note de la dette publique souligne l’attractivité de la Côte d’Ivoire pour les investisseurs internationaux. En janvier déjà, le pays avait réussi à lever 2,6 milliards de dollars sur les marchés financiers. Une première en Afrique subsaharienne, après deux années marquées par la difficulté pour les pays africains à lever des fonds sur les marchés internationaux. Ce climat de confiance est également entretenu par le programme de 3,5 milliards de dollars accordé par le FMI, un signal non négligeable de la crédibilité d’un gouvernement. A cela s’ajoute le récent rehaussement de la note de la Côte d’Ivoire par Moody’s, de « Ba3 » à « Ba2 ».
Selon S&P, cette progression devrait encourager davantage d’investissements étrangers et permettre au pays d’accéder à des financements internationaux à des conditions plus avantageuses.