(Article actualisé le 25 décembre 2024 suite à de nouveaux éléments ). Un scandale secoue actuellement la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) au sujet d’importantes quantités d’or manquant à l’appel. Selon des experts contactés, cet or ne serait pas disparu mais ferait l’objet de pratiques de trading. Pour rappel, une même affaire serait intervenue sous le magistère de l’ancien gouverneur, Lounceny Nabé. Contrairement à ce que nous avions écrit dans notre précédent article, l’ actuel gouverneur de la BCRG, Karamoko Kaba, n’aurait pas signé un acte de trading depuis son arrivée mais a été confronté à une situation antérieure complexe.
Du côté de la société de raffinage basée à Dubaï, le silence est de rigueur. Des sources proches du dossier confirment que la BCRG dispose d’un compte ouvert où est placé son or. Quid donc des 4 tonnes manquantes à l’appel ? A l’heure où nous mettions sous presse, environ 3,5 tonnes sur les 4 tonnes déclarées manquantes auraient été recouvrées. L’enquête ouverte à Conakry se poursuit et s’étend aux relations entre la BCRG, les milieux d’affaires locaux et les rapports liant l’institution centrale, directement ou indirectement, avec le raffineur.
Pour rappel, la Guinée exporte son or brut pour le faire raffiner à Dubaï avant de le rapatrier à Conakry. Le transport est assuré par Brink’s via MSS Security, une société dirigée par l’homme d’affaires Yacoub Sidya. Les documents de transport, notamment les manifestes et les contrats, sont validés par les douanes à la fois au départ et à l’arrivée.
Une source proche du dossier indique que si un manquement existe, il se serait produit à l’arrivée. MSS Security, qui se limite au transport et non au raffinage ou au trading, n’est pas impliqué dans ce scandale, selon nos sources. Yacoub Sidya, actuellement en phase de finalisation d’une raffinerie à Conakry, a répondu rapidement aux enquêteurs guinéens malgré son absence du territoire guinéen lors de l’éclatement de l’affaire. En parallèle, des révélations font état du refus de la firme KPMG de certifier les comptes de la BCRG pour l’exercice 2023. Les spéculations et les interrogations persistent, dans l’attente des conclusions officielles de l’enquête en cours.