Par Mohamed H’MIDOUCHE *, Economiste et Banquier International.
Les ports africains ont émergé comme des nœuds stratégiques dans la reconfiguration des flux commerciaux mondiaux, reflétant le rôle croissant du continent dans l’économie globale. Des terminaux animés de Nador et Dakhla au Maroc aux ports vitaux de Nouadhibou, Dakar, Tema, Lagos, Djibouti, et bien d’autres, les ports africains ne sont pas seulement des passerelles vers les marchés internationaux, mais également des pierres angulaires de l’intégration régionale et de la transformation économique.
Cet article explore l’importance croissante des ports africainsde l’Atlantique, les défis qu’ils rencontrent et leur potentiel à redéfinir la position du continent dans l’ordre économique mondial.
Le rôle stratégique des ports africains
Les ports africains deviennent rapidement des acteurs clés de la logistique mondiale. Avec plus de 30 000 kilomètres de côtes et un accès à des routes maritimes stratégiques, les ports du continent relient l’Europe, les Amériques, le Moyen-Orient et l’Asie. Des ports comme Tanger Med, Durban, Dar Es Salam, Mombasa et Djibouti jouent un rôle crucial dans le commerce, servant de hubs pour l’exportation de matières premières et l’importation de biens de consommation et d’équipements industriels.
Des ports clés tels que Nador, Dakhla, Dakar, Tema et Abidjan s’affirment comme essentiels pour le commerce régional et transcontinental, notamment dans le contexte de la croissance démographique et de l’urbanisation en Afrique. Voici les principaux aspects de leur importance croissante :
Intégration régionale et facilitation des échanges
• Des ports comme celui de Dakhla visent à connecter des pays enclavés tels que le Mali, le Niger et le Burkina Faso aux marchés internationaux via des corridors commerciaux efficaces. Ces corridors réduisent les coûts logistiques et améliorent la compétitivité des exportations.
• La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) renforce le rôle des ports comme facilitateurs du commerce intra-africain. Des ports tels que Tema et Lagos sont essentiels pour le mouvement des marchandises en Afrique de l’Ouest, réduisant la dépendance vis-à-vis des partenaires commerciaux non africains.
Importance géopolitique
• Des ports comme Djibouti et Mombasa sont situés à proximité de routes maritimes stratégiques mondiales, telles que le détroit de Bab el-Mandeb. Ils servent de nœuds critiques pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement et atténuer les risques liés aux perturbations du commerce mondial.
• Le développement du port de Dakhla par le Maroc souligne son intention stratégique de se positionner comme une passerelle entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques.
Diversification économique
• Les ports ne se limitent plus à la manutention de cargaisons ; ils sont devenus des écosystèmes économiques soutenant la fabrication, la logistique et les services à valeur ajoutée. Par exemple, les ports de Nador et Tanger Med intègrent des zones industrielles pour attirer les investissements directs étrangers.
Défis et opportunités
Défis
1. Déficits d’infrastructure
o De nombreux ports africains souffrent de congestion, d’infrastructures obsolètes et d’une capacité limitée pour gérer les navires modernes. Des ports comme Douala et Monrovia nécessitent des mises à niveau significatives pour rivaliser avec les standards mondiaux.
2. Gouvernance et gestion
o Une gouvernance portuaire efficace est cruciale. Une faible transparence, des inefficacités bureaucratiques et la corruption peuvent dissuader les investissements et nuire à l’efficacité opérationnelle.
3. Préoccupations environnementales
o Avec la pression mondiale pour adopter des pratiques logistiques vertes, les ports africains doivent investir dans des infrastructures et des opérations durables pour minimiser leur empreinte carbone.
4. Concurrence mondiale et dépendance
o La concurrence intense entre les grandes puissances comme la Chine, l’Union européenne et les États-Unis pour l’influence dans le développement des ports africains pourrait engendrer des tensions géopolitiques. Une dépendance excessive aux investissements étrangers risque également de compromettre la souveraineté locale.
Opportunités
1. Innovation technologique
o La transformation numérique offre un potentiel immense pour améliorer l’efficacité des ports. L’adoption de technologies portuaires intelligentes, telles que la manutention automatisée des conteneurs et la blockchain pour la facilitation des échanges, peut renforcer leur compétitivité.
2. Intégration avec les réseaux ferroviaires et routiers
o Relier les ports à des réseaux ferroviaires et routiers efficaces améliorera la connectivité, réduira les coûts de transport et ouvrira de nouvelles opportunités commerciales.
3. Expansion du potentiel de l’économie bleue
o Les ports peuvent devenir des hubs pour des industries maritimes durables, telles que l’énergie renouvelable (éoliennes offshore), la pêche et la biotechnologie marine.
Étude de cas : Dakhla, une passerelle stratégique
Le port de Dakhla incarne l’ambition du Maroc de renforcer son rôle en tant qu’acteur clé du commerce transcontinental. Situé sur l’Atlantique, Dakhla offre un accès incomparable à l’Europe, à l’Afrique de l’Ouest et aux Amériques. Son intégration avec des corridors terrestres garantit que les pays enclavés puissent bénéficier d’un accès maritime direct, favorisant ainsi l’inclusion économique.
Caractéristiques principales :
• Intégration multimodale avec des corridors logistiques ferroviaires et routiers.
• Soutien aux exportations de produits agricoles, miniers et manufacturés.
• Partenariats avec des investisseurs d’Europe, du monde arabe et d’Afrique, alignant le développement de Dakhla sur des objectifs régionaux plus larges, tels que la ZLECAf.
Les ports africains dans la compétition mondiale
La compétition pour les ports africains reflète des rivalités mondiales plus larges. L’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie a conduit à des investissements à Djibouti, Mombasa et Dar es Salaam, tandis que le programme Global Gateway de l’UE cherche à contrebalancer l’influence chinoise. Le Maroc, avec sa stratégie ambitieuse d’expansion portuaire, se positionne comme un acteur clé dans les partenariats Sud-Sud.
Les pays africains doivent naviguer avec soin dans ces partenariats pour maximiser les avantages tout en préservant leur souveraineté et en assurant un développement durable.
Rôle des ports à l’échelle régionale ?
Les ports jouent un rôle fondamental dans le développement régional et l’intégration économique en tant que carrefours logistiques et commerciaux. Ils connectent les pays enclavés et côtiers aux marchés internationaux, facilitant l’importation et l’exportation de biens. Par des opérations efficaces, les ports réduisent les coûts logistiques, renforcent la compétitivité des exportations et favorisent le commerce intra-régional, comme le démontrent des hubs stratégiques tels que Tema et Lagos, essentiels pour la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
En matière de connectivité, les ports relient les réseaux régionaux et mondiaux grâce à leur intégration dans des corridors logistiques incluant routes et chemins de ferconnectés aux ports. Ils contribuent également à la croissance économique régionale en attirant des investissements directs étrangers via des zones industrielles, créant ainsi des emplois et dynamisant les économies locales. De plus, certains ports soutiennent le tourisme en accueillant des navires de croisière, renforçant les industries associées.
Enfin, les ports jouent un rôle stratégique dans la sécurité et la coopération régionales. Ils assurent des chaînes d’approvisionnement stables, soutiennent les efforts humanitaires et atténuent les tensions géopolitiques. En adoptant des pratiques durables, les ports contribuent à des objectifs environnementaux tout en stimulant des industries maritimes comme la pêche et l’énergie offshore, consolidant ainsi leur rôle clé dans la transformation économique et la durabilité régionale.
Compétition et complémentarité entre les ports africains
a) Compétition entre les ports africains
La montée en puissance des ports africains a intensifié la concurrence entre eux, car ils cherchent à attirer des parts de marché dans le commerce international et intra-régional. Cette compétition se manifeste principalement dans les domaines suivants :
• Captation des flux commerciaux : Des ports comme Tanger Med (Maroc), Durban (Afrique du Sud), et Mombasa (Kenya) rivalisent pour attirer les exportations de matières premières et les importations de biens manufacturés, grâce à des infrastructures modernes et des services efficaces.
• Investissements étrangers : Les gouvernements africains rivalisent pour attirer des investisseurs internationaux dans leurs projets portuaires. Par exemple, la Chine, via son initiative des Nouvelles Routes de la Soie, a investi massivement dans les ports de Djibouti, Dar es Salaam et Mombasa, ce qui peut marginaliser d’autres ports moins bien équipés.
• Projets concurrents : Certains ports ambitionnent de devenir des hubs régionaux, créant une rivalité directe. Par exemple, les ports de Lagos (Nigéria) et Tema (Ghana) rivalisent pour la domination en Afrique de l’Ouest, tandis que Djibouti et Berbera (Somaliland) se disputent l’accès stratégique à la Corne de l’Afrique.
b) Complémentarité entre les ports africains
Malgré cette concurrence, il existe une forte complémentarité entre les ports africains, qui peut être exploitée pour promouvoir l’intégration économique et le commerce intra-africain :
• Spécialisation géographique : Certains ports sont stratégiquement positionnés pour desservir des régions spécifiques. Par exemple, le port de Dakhla (Maroc) se concentrera sur le désenclavement des pays sahéliens comme le Mali et le Niger, tandis que les ports de la côte est (Mombasa, Dar es Salaam) jouent un rôle clé pour les nations enclavées comme l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi.
• Différenciation fonctionnelle : Les ports peuvent se spécialiser dans des activités distinctes. Tanger Med est principalement un hub pour le commerce transcontinental, alors que Lomé (Togo) et Cotonou (Bénin) se concentrent davantage sur le transit régional.
• Réseaux régionaux : Les corridors logistiques reliant plusieurs ports permettent une coopération bénéfique. Par exemple, l’intégration des ports de l’Afrique australe avec les infrastructures terrestres améliore les flux commerciaux dans la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).
• Initiatives régionales : Des programmes comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et les efforts de l’Union africaine encouragent une coordination entre les ports pour stimuler les échanges intra-africains et réduire la dépendance vis-à-vis des ports extérieurs au continent.
c) Perspectives pour une meilleure synergie
Pour équilibrer concurrence et complémentarité, il est essentiel d’adopter des stratégies coordonnées :
• Planification régionale : Les gouvernements et les institutions régionales, comme l’Union africaine, doivent promouvoir une planification intégrée pour éviter les surcapacités et favoriser la complémentarité.
• Interconnexion logistique : Développer des corridors multimodaux reliant plusieurs ports africains renforcera leur rôle en tant que points d’accès à différents marchés.
• Partage d’expertise : Les ports avancés comme Tanger Med pourraient partager leurs pratiques en matière de gestion, technologie et durabilité avec d’autres ports africains pour améliorer leur compétitivité globale.
En combinant complémentarité et compétitivité, les ports africains peuvent devenir des catalyseurs du développement économique, transformant le continent en un acteur central des échanges mondiaux.
Améliorer la coopération entre les ports africains
La coopération entre les ports africains peut transformer le commerce et l’intégration régionale grâce à des stratégies coordonnées. En établissant des réseaux portuaires régionaux et des corridors de transport multimodaux, les ports peuvent harmoniser leurs politiques, connecter les pays enclavés aux marchés mondiaux et faciliter le commerce intra-régional. Par exemple, des ports comme Mombasa et Dar es Salaam peuvent s’intégrer aux infrastructures terrestres pour créer des corridors logistiques efficaces. Ces collaborations réduisent les coûts, améliorent l’accessibilité et optimisent les rôles complémentaires des ports comme hubs commerciaux ou spécialisés.
Les ports africains peuvent également partager des innovations technologiques et renforcer leurs capacités humaines. L’adoption de solutions numériques, comme la blockchain et les ports intelligents, standardise les opérations et améliore l’efficacité. Des efforts conjoints pour former le personnel portuaire et favoriser les échanges entre experts renforcent les compétences et établissent de meilleures pratiques. De plus, des partenariats commerciaux et logistiques, comme la promotion collective des ports d’Afrique de l’Ouest, peuvent attirer des investissements mondiaux et stimuler les échanges régionaux.
Pour relever les défis de durabilité et environnementaux, les ports peuvent coopérer sur des initiatives écologiques et des efforts de conservation marine. En coordonnant les efforts humanitaires et en mettant en commun les ressources, ils renforcent leur résilience face aux catastrophes. Enfin, des mécanismes de financement communs et des partenariats public-privé peuvent accélérer la modernisation des infrastructures.
Coopération arabo-africaine et soutien au développement des ports africains pour une Afrique prospère
La coopération entre les pays arabes et africains, combinée au soutien des institutions financières régionales comme la BADEA, la BAD, la Banque Islamique de Développement Afreximbank, TDB, BOAD, BIDC, EADB et DBSA, peut jouer un rôle clé dans le développement des ports africains. Ces partenariats peuvent favoriser l’intégration économique, renforcer les infrastructures portuaires et promouvoir une Afrique prospère en mettant en œuvre des initiatives stratégiques dans plusieurs domaines :
1. Financement des infrastructures portuaires
Les institutions financières régionales peuvent mobiliser des fonds pour moderniser et élargir les capacités des ports africains :
• Prêts concessionnels et financements mixtes : Des entités comme la BADEA et la BAD peuvent accorder des financements à des conditions favorables pour construire ou moderniser des infrastructures portuaires. Ces projets incluent des terminaux spécialisés (conteneurs, vrac) et des installations de transport multimodal.
• Mécanismes de cofinancement : Des partenariats entre le Groupe de Coordination Arabe et les institutions africaines, comme Afreximbank ou la BOAD, peuvent permettre de financer des projets de grande envergure. Par exemple, un projet de corridor portuaire reliant plusieurs pays pourrait bénéficier de contributions financières conjointes.
• Émission d’obligations vertes : Des financements innovants, comme les obligations vertes, pourraient être utilisés pour développer des ports respectueux de l’environnement et des énergies renouvelables.
2. Renforcement des partenariats commerciaux et logistiques
La coopération entre les institutions financières et les gouvernements peut favoriser l’intégration régionale en soutenant les échanges commerciaux :
• Facilitation du commerce : Afreximbank et TDB peuvent financer des infrastructures logistiques, telles que des zones de stockage et des plateformes d’exportation, pour améliorer l’efficacité des ports et réduire les délais.
• Promotion des corridors commerciaux : Le développement des corridors reliant les ports à l’intérieur du continent (par exemple, le corridor Dakar-Bamako) peut être soutenu par la BAD, la BOAD ou la BIDC pour maximiser les échanges intra-africains.
• Harmonisation douanière : Des initiatives conjointes entre la BADEA, la BAD et Afreximbank peuvent contribuer à uniformiser les procédures douanières et commerciales entre les ports africains.
3. Développement des capacités techniques et institutionnelles
Les membres du Groupe de Coordination Arabe et les institutions régionales peuvent investir dans la formation et l’assistance technique :
• Programmes de formation : La BADEA et la BAD pourraient financer des centres de formation régionaux pour améliorer les compétences des opérateurs portuaires et des gestionnaires d’infrastructures.
• Renforcement des institutions portuaires : Des partenariats peuvent aider les autorités portuaires à adopter des pratiques de gestion modernes et des technologies avancées, comme les solutions de ports intelligents.
• Échanges d’expertise : Les institutions financières arabes et africaines pourraient organiser des forums et des missions d’échange pour partager les meilleures pratiques en matière de développement portuaire.
4. Adoption de solutions durables et résilientes
Pour répondre aux défis environnementaux, les institutions financières peuvent soutenir des projets axés sur la durabilité :
• Ports verts : La DBSA et l’EADB pourraient financer des installations portuaires utilisant des énergies renouvelables, des systèmes de gestion des déchets et des technologies à faible empreinte carbone.
• Résilience climatique : Des fonds dédiés pourraient être mobilisés pour protéger les ports contre les impacts du changement climatique, comme la montée des eaux ou les tempêtes.
5. Intégration des ports dans les réseaux de commerce mondial
Les ports africains peuvent être positionnés comme des plateformes clés dans les chaînes d’approvisionnement mondiales :
• Investissements stratégiques : Des institutions comme la BAD et Afreximbank peuvent cofinancer des terminaux portuaires adaptés aux méga-navires pour attirer davantage de lignes maritimes internationales.
• Zones industrielles intégrées : Avec le soutien financier de la BADEA ou de la BOAD, les ports peuvent développer des zones économiques spéciales pour stimuler la transformation industrielle à proximité des infrastructures portuaires.
6. Promotion de la coopération arabo-africaine
La coopération arabo-africaine et le soutien des institutions financières régionales, telles que la BADEA, la BAD, et Afreximbank, jouent un rôle essentiel dans le développement des ports africains. En mobilisant des financements innovants, ces entités peuvent moderniser les infrastructures portuaires à travers des prêts concessionnels, des financements mixtes, et des mécanismes tels que les obligations vertes. Ces financements permettent de construire des terminaux spécialisés, d’élargir les capacités portuaires, et d’adopter des technologies durables pour répondre aux défis environnementaux.
Le renforcement des corridors commerciaux et des partenariats logistiques est une autre priorité. Les institutions financières, en collaboration avec les gouvernements, peuvent soutenir des projets comme les corridors Dakar-Bamako et promouvoir une harmonisation douanière pour fluidifier les échanges intra-africains. En investissant dans des infrastructures logistiques, comme des zones de stockage et des plateformes d’exportation, ces efforts facilitent l’intégration régionale et augmentent la compétitivité des ports africains.
Les capacités techniques et institutionnelles des ports doivent également être développées. Les programmes de formation régionaux peuvent améliorer les compétences des opérateurs portuaires, tandis que des échanges d’expertise et l’adoption de solutions technologiques, telles que les ports intelligents, renforcent la gestion et l’efficacité opérationnelle. Ce développement est essentiel pour positionner les ports africains comme des acteurs modernes dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Cette coopération pourrait être renforcée pour soutenir les ports africains à travers des programmes conjoints des membres du Groupe de Coordination Arabe et des institutions financières africaines pour financer des projets d’infrastructure transcontinentaux. Pour leur part, la BADEA et Afreximbank peuvent promouvoir des initiatives de facilitation des échanges commerciaux entre les pays arabes et africains, en utilisant les ports comme points d’entrée stratégiques.
Conclusion
Les ports africains sont des moteurs du commerce et de l’intégration régionale, jouant un rôle clé dans la connectivité des pays enclavés, la facilitation des échanges intra-africains, et la création d’emplois et d’opportunités économiques. Leurs montée en puissance témoigne des aspirations économiques et de l’importance stratégique du continent. Des ports comme Nador, Dakhla, Dakar, Tema et Lomé symbolisent les efforts de l’Afrique pour devenir un acteur central dans les réseaux commerciaux mondiaux. En comblant les lacunes infrastructurelles, en améliorant la gouvernance et en adoptant des pratiques durables, les ports africains peuvent libérer un potentiel immense pour la croissance économique et l’intégration régionale.
Alors que les passerelles maritimes africaines prospèrent, elles reflètent non seulement un progrès économique mais aussi une redéfinition du rôle du continent dans l’ordre mondial. La transformation de ses ports en centres dynamiques de commerce, d’innovation et de connectivité souligne la volonté de l’Afrique de revendiquer sa place comme acteur clé dans l’avenir du commerce mondial.
En mobilisant des financements innovants, en partageant des expertises et en coordonnant des stratégies communes, les institutions financières arabes et africaines peuvent transformer les ports africains en moteurs du développement économique et de l’intégration régionale. Ces efforts contribueront non seulement à réduire les disparités économiques sur le continent, mais aussi à positionner l’Afrique comme un acteur majeur dans les échanges commerciaux mondiaux.
Enfin, une intégration accrue des ports dans les réseaux de commerce mondial, associée à une coopération renforcée entre les pays arabes et africains, peut transformer les ports en plateformes économiques stratégiques. Par exemple, le développement de zones économiques spéciales autour des ports, avec le soutien financier d’institutions financières régionales et multilatérales, peut stimuler la transformation industrielle et attirer des investissements. Ces initiatives permettront à l’Afrique de s’affirmer comme un acteur clé dans les échanges commerciaux internationaux tout en favorisant une croissance inclusive et durable..