Le groupe français, spécialiste de l’uranium, a annoncé ce mardi 21 janvier avoir déposé une nouvelle requête d’arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) dans le cadre de l’affaire qui l’oppose à Niamey. Orano dénonce notamment « l’entrave de l’Etat du Niger dans la commercialisation de la production » de sa filiale locale, la Société des mines de l’Aïr (Somaïr ), et « l’anéantissement des droits d’enlèvement ».
Ces deux situations, selon Orano, ont causé une aggravation de « la situation financière de la Somaïr ». « Dans ce contexte [il] prévoit de réclamer des dommages et intérêts et de faire valoir ses droits sur le stock correspondant aux productions de la Somaïr [et] se réserve le droit [de lancer] toutes actions, y compris contre des tiers, en cas de préemption de la matière, en violation des droits d’enlèvement », indique le groupe français.
« Ce contentieux est aujourd’hui le dernier recours possible pour Orano après plusieurs tentatives de résolutions amiables toujours restées sans réponses », précise le groupe dont le capital est détenu à 90 % par l’Etat français. En décembre, Orano avait déposé une première requête après le retrait, en juin, du permis d’exploitation du mégagisement d’Imouraren.
Jusque-là détenue à 63,4 % par le groupe français et à 36,6 % par l’Etat nigérien, la Somaïr est donc au centre du duel entre les deux actionnaires déjà en conflit depuis l’arrivée des militaires au pouvoir au Niger à l’été 2023. Ce bras de fer a conduit à « la perte du contrôle opérationnel de la Somaïr » par Orano, sa dernière mine d’uranium dans le pays dont l’activité est désormais aux mains du gouvernement local.