Une maturité de 30 ans avec une période de non-rachat de 5 ans, garantissant une stabilité financière à long terme …
La Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) a bouclé avec succès une émission hybride publique de 500 millions de dollars en obligations durables. l’opération réalisée le 7 février 2025, est une première dans l’histoire de l’institution basée à Lomé, Togo, et un tournant majeur pour le financement du développement en Afrique de l’Ouest.
L’émission, fortement plébiscitée par les investisseurs internationaux, s’inscrit dans une stratégie ambitieuse visant à renforcer la capitalisation de la BOAD, à soutenir des projets transformateurs et à consolider son rôle de leader dans la finance durable.
L’émission hybride de la BOAD se distingue par plusieurs caractéristiques novatrices qui en font une référence sur les marchés internationaux : une maturité de 30 ans avec une période de non-rachat de 5 ans, garantissant une stabilité financière à long terme ; un taux de coupon équivalent en euros de 5,9 %, attractif malgré un environnement de taux d’intérêt élevés ; un statut super subordonné, conférant à ces obligations un profil assimilable à des quasi-fonds propres, renforçant ainsi la confiance des investisseurs.
Le succès ne s’est pas fait attendre : un carnet d’ordres impressionnant de 1,9 milliard de dollars, soit 3,4 fois l’offre initiale, et un resserrement du spread de 37,5 points de base, preuve de l’intérêt massif des marchés financiers pour cette opération historique. La dynamique est soutenue par la notation Baa3 attribuée par Moody’s, confirmant la solidité et la crédibilité de la BOAD.
Cette émission s’inscrit dans le cadre du Plan Stratégique Djoliba 2021-2025, qui vise à mobiliser 4,5 milliards de dollars pour financer des projets structurants en Afrique de l’Ouest. Grâce à cette opération, la BOAD franchit une étape décisive : 95 % de son objectif d’augmentation de capital atteint, un ratio fonds propres/actifs de 41,7 %, et 600 millions de dollars levés en obligations hybrides, dépassant ses ambitions initiales.
« Cette émission est une démonstration de la confiance des investisseurs dans notre vision et notre solidité financière. Elle nous permet d’accélérer notre impact sur le terrain et de renforcer notre engagement pour un développement durable et inclusif », a souligné Serge Ekué, Président de la BOAD.
L’opération a été menée avec le soutien de Rothschild & Co, Galite, et un syndicat de banques internationales incluant BNP Paribas, Société Générale, HSBC, JP Morgan et SMBC.
L’émission a suscité un fort engouement auprès d’une diversité d’investisseurs institutionnels à travers le monde, témoignant de la confiance accordée à la BOAD. Géographiquement, 44 % des souscripteurs sont basés au Royaume-Uni, 20 % en Suisse, 13 % aux États-Unis et 19 % en Europe. Du côté des profils, 69 % des investisseurs sont des gestionnaires d’actifs et 20 % des hedge funds, prouvant ainsi l’attrait de l’opération pour des stratégies financières variées.
Les 500 millions de dollars levés seront intégralement alloués à des projets à fort impact environnemental et social, conformément au cadre des obligations de développement durable de la BOAD. Parmi les secteurs prioritaires figurent les énergies renouvelables, l’accès à l’eau potable, les infrastructures sanitaires et le soutien aux PME et à l’agriculture résiliente au climat.
Ces financements renforcent l’alignement de la BOAD sur les objectifs de l’Accord de Paris et ses engagements auprès des principaux fonds climatiques mondiaux (FEM, AF, GCF).
Depuis sa création, la BOAD joue un rôle fondamental dans le développement et l’intégration économique des huit pays membres de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA). Son influence s’est accrue grâce à plusieurs initiatives stratégiques, notamment son accréditation auprès des principaux fonds climatiques, son rôle actif au sein de l’International Development Finance Club (IDFC) et son hébergement du Centre de collaboration régional pour le Mécanisme de Développement Propre (MDP).
L’émission hybride réussie de la BOAD n’est pas seulement une levée de fonds : elle marque un changement de paradigme dans le financement du développement en Afrique. En combinant innovation financière, solidité institutionnelle et impact socio-environnemental, elle ouvre la voie à une nouvelle ère pour les banques de développement du continent.
Alors que les besoins de financement climatique en Afrique dépassent les 2 800 milliards de dollars d’ici 2030 (selon la Banque Africaine de Développement), l’expérience de la BOAD prouve que les marchés internationaux peuvent être mobilisés efficacement pour répondre aux défis du développement durable.
Cette émission record n’est qu’un début : elle confirme la BOAD comme un leader audacieux et visionnaire, prêt à redéfinir les normes de la finance africaine.
A ce jour, la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), l’institution de financement dédiée aux pays de l’UMOA, a financé plus de 700 projets depuis sa création, pour un montant cumulé de plus de 10 milliards de dollars. Son Plan Djoliba 2021-2025 vise à mobiliser 4,5 milliards de dollars pour soutenir les infrastructures durables, l’inclusion financière et la résilience climatique.