A fin 2024, l’encours de la dette flottante de l’administration centrale est estimé à environ 411,5 milliards de FCFA (665 millions USD), en baisse de 10,8% en glissement annuel. L’information est contenue dans les données compilées par la Direction générale du Trésor, de la Coopération financière et monétaire (DGTCF) du ministère des Finances (Minfi), la Caisse autonome d’amortissement (CAA) et le Comité national de la dette publique (CNDP) et mises en commun dans la note de conjoncture sur la dette publique publiée le 18 mars 2025 par la CAA.
Selon ce document, « cette réduction s’explique principalement par l’apurement de 50 milliards de FCFA au titre de la dette fiscalo-douanière au cours de l’année 2024.
Dans le détail, la dette salariale, avec 73,7% de l’encours global, représente la majeure partie des engagements flottants. Elle est suivie des 16,9% que représente la dette commerciale liée aux fournisseurs et prestataires de l’État. Quant à la dette fiscalo-douanière, résultant d’arriérés en matière d’impôts et de droits de douane, elle est estimée à 6,7% de l’encours global de la dette flottante de l’administration centrale. Pour ce qui est de la dette locative, correspondant aux loyers impayés, elle représente 2,2% du total. Enfin, 0,4% de cette dette flottante est à mettre à l’actif de la dette sociale, incluant des arriérés de prestations sociales, et 0,1% sur le compte des indemnisations, destinées aux compensations et indemnisations diverses.
Enjeux et perspectives
A l’analyse, malgré la réduction de l’enveloppe de cette dette en glissement annuel, l’on note une prévalence d’une dette flottante majoritairement salariale et commerciale. Pour y faire, le rapport de a CAA préconise « la nécessité de renforcer le contrôle budgétaire pour éviter l’accumulation de nouveaux engagements non structurés ; d’accélérer l’apurement progressif des arriérés afin d’atténuer la pression sur la trésorerie de l’État ; d’envisager une conversion partielle ou totale de cette dette en instruments financiers plus structurés, tels que des titres de dette à échéances connues, permettant une meilleure intégration dans le cadre budgétaire et macroéconomique ». En conséquence, soulignent les auteurs de la note de conjoncture sur la dette publique du Cameroun, « une gestion plus proactive et anticipative de la dette flottante est essentielle pour préserver la viabilité budgétaire et garantir une exécution optimale des engagements publics ».