La Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) a organisé, ce mardi 25 mars à Dakar, un atelier de sensibilisation consacré à son Programme de Prêts Adaptés aux Catastrophes Naturelles (PACAN). Cette rencontre a rassemblé les parties prenantes ainsi que les autorités sénégalaises, le Sénégal étant l’un des pays pilotes de l’initiative, afin de présenter les grandes lignes du programme et d’en adapter les modalités aux besoins locaux.
Le PACAN s’articule autour de deux volets principaux : le financement de projets visant à renforcer la résilience climatique et l’octroi de subventions permettant de faire face aux catastrophes naturelles et sanitaires. Il offre aux États la possibilité de libérer des marges budgétaires en cas de crise, en annulant certaines échéances de remboursement sans entraîner de report de dette. Grâce à un mécanisme d’assurance paramétrique, il permet une mobilisation rapide des ressources pour soutenir la gestion des crises climatiques et encourager les investissements en matière d’adaptation.
Moubarak Moukaila, Directeur du Département du Financement Durable à la BOAD, a souligné que cette initiative permet aux États de rediriger les fonds initialement prévus pour le remboursement vers des actions concrètes en faveur des populations. Face à des pertes économiques estimées à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA en 2023, il a insisté sur la nécessité urgente de solutions adaptées, notamment dans l’espace UEMOA, où 40 % de la population dépend de l’agriculture.
Pour sa part, Annegret Al-Janabi, cheffe de la coopération au développement à l’Ambassade d’Allemagne à Dakar, a rappelé que les effets du changement climatique — sécheresses, inondations — sont particulièrement visibles au Sénégal. L’Allemagne a ainsi alloué 5 millions d’euros pour financer la première phase du PACAN (2024-2026), qui concernera dans un premier temps quatre pays pilotes : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo. L’initiative devrait ensuite être étendue à d’autres États membres de l’UEMOA.
Le Togo, notamment touché par de graves inondations en octobre 2024, a déjà pu bénéficier du programme. Le PACAN y a permis de suspendre immédiatement certaines obligations de remboursement, libérant ainsi des ressources financières cruciales pour la gestion de l’urgence et les efforts de reconstruction.