RDC : l’opposition met un bémol sur l’hypothétique « deal sécuritaire » avec Donald Trump

En RDC, l’opposition politique et la société civile dénoncent un éventuel accord avec les États-Unis qui échangerait des ressources minières stratégiques contre une aide sécuritaire. Des figures comme Claudel Lubaya et Jean-Jacques Lumumba ont accusé, ce lundi 24 mars 2024, le président Félix Tshisekedi de manquer de transparence et de compromettre la souveraineté du pays, évoquant une possible violation de la Constitution.

Le chef de l’État congolais défend, en effet, l’idée d’un partenariat « gagnant-gagnant », assurant vouloir éviter tout « bradage » et entend promouvoir la transformation locale des minerais. Cependant, ses détracteurs craignent que cet accord ne serve avant tout les intérêts américains. La polémique a relancé des appels à la mobilisation pour protéger les ressources nationales, alors que le gouvernement n’a pas encore officiellement confirmé l’existence de telles négociations.

Un dilemme entre la Chine et les États-Unis

Une question cruciale se pose : comment le leader congolais compte-t-il offrir un «accès exclusif » aux minerais stratégiques à l’administration de Donald Trump, sachant qu’un accord-cadre lie depuis 2008 l’État congolais à la Chine ? Cet accord garantit à Pékin l’accès au cuivre et au cobalt congolais en échange d’infrastructures. Or, ces mêmes minerais, ainsi que d’autres terres rares, attisent également la convoitise des États-Unis.

Au-delà des craintes de la société civile sur un éventuel bradage des ressources au profit de la Chine ou des États-Unis, de nombreux observateurs s’interrogent sur la faisabilité de la démarche de M. Tshisekedi. Ne devrait-il pas plutôt renégocier l’accord-cadre sino-congolais et favoriser une cohabitation mutuellement bénéfique entre investisseurs étrangers et l’État congolais au risque de transformer le pays en un autre champ de bataille géopolitique ? Wait and see…