Depuis la rencontre discrètement organisée par Doha entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, on constate un regain de l’activité diplomatique de l’émirat dans le dossier avec l’arrivée à la capitale qatarie ces dernieres heures de représentants du gouvernement de la RDC et de délégations de la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par Kigali.
Par Rodrigue Fenelon Massala, grand reporter.
En effet, il sied de souligner que le Qatar mène ses activités de manière discrète et sans préavis et annonces médiatiques, rendant son agenda imprévisible , notamment s’il agit en tant que médiateur ou s’il mène une mission de bons offices, car aucune information ne circule sur ses actions actuelles. Aucun camp n’a d’ailleurs communiqué sur sa présence à Doha. Ni Kinshasa, ni Kigali ,ni la Rébellion de l’AFC/M23 ne s’est exprimé sur la démarche en cours .
La rencontre du 18 mars dernier entre les deux chefs d’État avait surpris, le secret ayant été conservé jusqu’à la fin. Il est en effet difficile de confirmer les informations selon des sources proches de Kinshasa, car le président Tshisekedi depuis un moment agit avec une grande discrétion. Cependant, une source Qatarie nous a bien confirmé ce matin qu’une délégation congolaise, comprenant notamment les chefs des services du renseignement, est bien arrivée au Qatar et par ailleurs une délégation de la rébellion de l’AFC/M23 avait également atteri à Doha la veille en toute discrétion.
Face à l’impasse constatée ici et là et aux jeux de Ping-Pong entre les différents protagonistes devant la médiation angolaise, le Qatar a déployé des efforts considérables pour jouer un rôle déterminant dans l’apaisement du conflit entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, en obtenant un cessez-le-feu inconditionnel et le retrait de la rébellion d’une zone conquise recemment , puis n’a ménagé aucun effort pour emmener les rebelles de l’AFC/M23 sur la voie des négociations, malgré les tensions observées entre les protagonistes.
Bien que plusieurs sources proches du dossier aient expliqué que l’objectif n’était pas de créer un « processus de Doha », mais plutôt de reconstruire la confiance, les délégations vont-elles se rencontrer ? Pour l’instant, personne ne s’avance sur ce point. Plusieurs préalables restent à régler avant de réunir autour de la table les différents acteurs.
Pourquoi le Qatar s’implique t-il dans la résolution du conflit a l’Est de la RDC?
Le Qatar s’implique dans la résolution de la crise à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), notamment dans le cadre du conflit impliquant le Rwanda et la rébellion du M23, pour plusieurs raisons stratégiques et diplomatiques.
En effet, le Qatar cherche d’abord à renforcer son rôle de médiateur et à accroître son influence sur la scène internationale, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient. En s’impliquant dans des crises complexes comme celle de l’Est de la RDC, le Qatar cherche à se positionner comme un acteur clé dans les négociations de paix et à favoriser la stabilité régionale.
Ensuite , il sied de le noter que , le Qatar a maintenu des relations diplomatiques avec plusieurs pays africains et a des liens relativement bons avec le Rwanda. En s’engageant dans la médiation, il peut utiliser son influence pour favoriser le dialogue et les négociations entre les parties en conflit.
Le Qatar cherche à établir des partenariats économiques à l’échelle mondiale, y compris avec les pays africains. La stabilité en Afrique de l’Est, une région stratégique avec des ressources naturelles abondantes, est donc d’intérêt pour le Qatar. Un rôle dans la résolution des conflits peut améliorer ses relations économiques avec ces nations.
Le Qatar a également montré un intérêt pour des initiatives humanitaires et sécuritaires. Il peut proposer des solutions en matière de reconstruction et de développement, en particulier après des conflits violents comme ceux qui déstabilisent la RDC et les pays voisins.
Enfin , en soutenant les efforts de paix, le Qatar contribue à la stabilité régionale et, par extension, à la stabilité globale, qui est dans son intérêt. Une région déstabilisée en Afrique de l’Est pourrait avoir des conséquences géopolitiques et économiques négatives.