Financial Afrik a couvert la deuxième édition du Forum de Djibouti, un événement désormais inscrit dans la lignée des grands rendez-vous internationaux, à l’instar du Forum de Davos ou encore du Forum de Doha, initié il y a 23 ans par le fonds souverain qatari.
Tenu du 6 au 8 avril 2025, ce rendez-vous majeur de la Corne de l’Afrique a réuni des centaines d’investisseurs, d’institutionnels et de financiers, tous venus répondre à l’appel du Fonds Souverain de Djibouti, bras financier de l’État lancé en 2020 pour accompagner la Vision 2035 du président de la République.
À la tête de cette institution depuis trois ans, le Tunisien Dr. Slim Feriani — professeur de finance, ancien gestionnaire de fonds à Londres et plusieurs fois classé dans la liste Financial Afrik des « 100 qui transforment l’Afrique » — nous a accordé un entretien exclusif.
« Les priorités du Fonds Souverain de Djibouti sont alignées sur la Vision 2035, sous le leadership de son président, S.E. Ismaïl Omar Guelleh. Cette vision repose sur une ambition quintuple : faire de Djibouti un hub portuaire, numérique, financier, touristique et énergétique (renouvelable) à l’horizon 2035 », détaille Dr. Feriani.
Dans cet entretien, il revient sur le rôle fondamental d’un fonds souverain : structurer une épargne intergénérationnelle, orienter des investissements à long terme (sur 20 à 30 ans) avec des rendements solides, et jouer le rôle de stabilisateur économique en période de crise.
À l’échelle mondiale, les fonds souverains gèrent aujourd’hui plus de 13 000 milliards de dollars d’actifs. Le phénomène s’accélère, à tel point que les États-Unis et le Royaume-Uni projettent de lancer leurs propres fonds souverains.
Djibouti, qui ne dispose ni de pétrole ni de gaz, montre ainsi la voie à de nombreux pays africains : celle de la valorisation d’un positionnement géostratégique et d’un environnement des affaires attractif.
Fort d’une monnaie indexée au dollar avec un taux de change fixe depuis 1949, le pays limite au maximum le risque de change pour les investisseurs. Mieux encore, souligne Dr. Feriani : « Il n’y a pas de contrôle de change à Djibouti. »