La deuxième édition de l’étape sénégalaise des rendez-vous de l’Association Professionnelle des Sociétés de Gestion et d’Intermédiation de l’UEMOA (APSGI-UEMOA) s’est ouverte ce mercredi 16 avril à Dakar, autour du thème : « Avec la Bourse, investir aujourd’hui pour mieux vivre demain ». Cette rencontre a pour objectif de mettre en lumière les opportunités d’investissement offertes par la Bourse régionale ainsi que par les institutions financières de l’UEMOA.
L’objectif de cette édition est clair : rendre la finance plus accessible, vulgariser la culture boursière, et susciter l’intérêt du grand public. Plusieurs sous-thèmes sont abordés lors des échanges, notamment : la FinTech et la Bourse, mettant en évidence le rôle de la technologie dans la démocratisation de l’investissement. Egalement la privatisation via la Bourse, comme levier de financement innovant. Enfin, l’investissement immobilier et foncier à travers la Bourse, une approche encore peu explorée mais prometteuse.
Mamadou Ndiaye, Conseiller technique du ministre sénégalais des Finances et du Budget, a rappelé l’importance de cette rencontre, qui s’adresse à tous les acteurs désireux de promouvoir une meilleure compréhension du marché financier. Il a souligné que, « La Bourse n’est pas seulement un lieu d’échange entre acheteurs et vendeurs ; elle constitue également un moteur de transformation économique, un catalyseur de croissance et d’innovation. »
Dans cette dynamique, Birahim Diouf, Directeur général du Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR), a mis en lumière les enjeux, défis et perspectives du marché régional. Il a notamment rappelé que malgré près de 30 ans d’existence, le marché financier de l’UEMOA reste encore peu développé, avec seulement 200 000 comptes titres ouverts pour une population de plus de 145 millions d’habitants et 47 sociétés cotées, alors que le secteur privé représente plus de 75 % du PIB régional. « Ces chiffres traduisent non seulement l’ampleur des défis, mais aussi le potentiel immense qui reste à exploiter », a-t-il souligné.
Il a également présenté les avancées notables du DC/BR, une valeur totale des titres en conservation atteignant 21 768 milliards FCFA entre 2000 et 2024, soit une progression de 13,73 %, 2332 milliards de dividendes distribués en 2024, un indicateur fort de la liquidité du marché. « Cette année, nous prévoyons de distribuer jusqu’à 2400 milliards. C’est une réelle opportunité pour les émetteurs, qu’ils soient publics ou privés », a-t-il ajouté.
Pour sa part, Soualiou Fadiga, Directeur exécutif de l’APSGI et représentant de sa présidente, a salué les performances réalisées, tout en appelant à une mobilisation plus large des investisseurs. Il a rappelé que le compartiment actions de la BRVM affiche aujourd’hui une capitalisation de plus de 1 000 milliards FCFA, positionnant la Bourse régionale à la cinquième place en Afrique. Depuis son lancement, plus de 22 000 milliards FCFA mobilisés par les États et entreprises du secteur privé.
« Ces chiffres sont encourageants, mais nous sommes convaincus que notre marché n’a pas encore atteint son plein potentiel. Le défi majeur est désormais d’élargir la base des investisseurs et de mieux faire connaître le marché financier au sein de notre espace communautaire », a-t-il déclaré.
L’APSGI souhaite, à travers cette initiative, montrer que la Bourse constitue un outil pertinent et rentable pour participer activement au financement du développement économique. « Lorsqu’on achète une obligation émise par un État, on contribue directement au financement d’infrastructures, de projets éducatifs ou encore de programmes de santé. C’est un acte citoyen autant qu’un placement financier », a conclu le Directeur exécutif.